Pour évoquer le réchauffement climatique qui affecte notre environnement et notre perception du paysage, le principe de hyperobjet, tel que l’a défini Timothy Morton en 2013, est repris dans ce corpus d’oeuvres.
La notion « hyperobjet » fait référence à des choses qui sont astronomiquement réparties dans l'espace et le temps par rapport à notre échelle humaine. Sa dénomination pourrait être utilisée pour caractériser une nébuleuse, des trous noirs, et le système solaire, et pourtant elle pourrait aussi désigner toute la matière nucléaire sur Terre, le plastique dans l'océan, un récif de corail, tout le dioxyde de carbone dans l'atmosphère, ou encore le réchauffement climatique plus largement. Les hyperobjets peuvent être fabriqués par la nature ou par des humains, mais l'une de leurs caractéristiques primordiales est qu'ils sont de dimensions colossales.
Timothy Morton déclare également que « les hyperobjets ne sont pas simplement des collections, des systèmes ou des assemblages d'autres objets. Ce sont des objets à part entière. Les hyperobjets sont des entités réelles et leur réalité innée est cachée aux humains. Ils existent en dehors de la pensée. D'un point de vue humain, nous ne pouvons voir que des morceaux d'un hyperobjet à un moment donné, jamais l'ensemble, et il est donc particulièrement difficile d'y penser.
Les hyperobjets sont des entités non accessibles par nos sens et ne peuvent devenir visibles que par le langage statistique ou par des extensions technologiques de nos sens à travers des instruments et des mesures. Il n'y a aucune possibilité de prouver directement leur existence. On peut donc rester dans le déni de leur causalité.
Toutes les entités à toute échelle sont interconnectées au sein d’un maillage. Lorsqu'un objet naît, il s’empêtre dans le maillage. Ce maillage flotte au-dessus et devant les choses. Il se compose de liens et de lacunes. Les liens permettent à la causalité d'avoir lieu et les écarts entre les choses facilitent les entités à les saisir. Le réchauffement climatique étant transdimensionnel, nous ne pouvons voir qu'une partie de ce phénomène à la fois.
Nous pouvons nous aider de photographies, de vidéos, de graphiques, de tracés, de cartes ou d'algorithmes pour essayer se projeter dans ce phénomène, mais le problème est que nous ne pouvons jamais voir de telles entités lorsqu'elles sont conçues de cette manière.
Les données rendues peuvent nous le révéler, et ces aspects qu'elles montrent sont sans aucun doute réels, mais nous ne pourrions jamais les percevoir par nous-mêmes.
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